Critique: Deuxième femme

Deuxième femme

de Caroline Pochon




4ème de couverture :

Hortense débarque au Fespaco, le festival de cinéma de Ouagadougou. C’est la première fois qu’elle vient en Afrique. Elle a le coup de foudre pour Seydou, ’le poète de Keur Massar’. Coup de foudre réciproque. Il l’invite dans son village près de la mer, au Sénégal. Là-bas, elle découvrira la véritable Afrique, pas celle des cartes postales. Il lui demande de devenir sa femme. Sa deuxième femme. Car Seydou est déjà marié. Très amoureuse, Hortense accepte. Elle va être initiée à la vie de deuxième femme au Sénégal, et perdre ses repères. Peu à peu, le sel de la mer rongera ses espoirs les plus fous...
Journal intime d’une passion africaine vécue jusqu’au bout, Deuxième femme met en jeu les limites psychologiques, les frontières culturelles, la spiritualité aussi bien que la sensualité. Le scandale y renoue avec l’amour fou. La complexité des relations Nord/Sud s’y déploie à travers une histoire où le romantisme couche avec la cruauté.


Genre : Littérature française

Mon avis
:

Merci à Babelio pour ce livre que j’ai reçu grâce à la masse critique.


Ce roman est écrit sous la forme du journal intime d'Hortense, jeune française passionnée par l’Afrique. Après une déception amoureuse et une dépression, elle décide de quitter sa ville et s’envole pour Ouagadougou. Là-bas elle rencontre le poète de Keur Massar. Ils tombent éperdument amoureux l’un de l’autre. Petit problème, il est déjà marié… Elle accepte l’inacceptable. Devenir la seconde épouse.


Les premières pages m’ont paru un peu bizarres. Quelque chose me gênait. Le texte est écrit comme on pense. Les verbes, lorsqu’il y en a, sont conjugués au présent. Ce sont souvent des suites d’idées, d’adjectifs qui donnent une sensation, une impression. Il m’a fallu un peu de temps pour m’habituée. Cette technique donne aux descriptions un côté personnel. Cette suite de mots fait apparaitre des images qui sont différentes pour chacun. On sent l’ambiance africaine. On sent aussi l’instabilité de la narratrice.


J’ai essayé de me mettre à la place de l’héroïne. Pas facile. A chaque obstacle, je me dis qu’elle va renoncer, faire marche arrière. Moi-même j’aurai déjà craqué depuis longtemps. Et non, elle respire un bon coup et se lance un peu plus loin dans cette histoire. J’ai eu d’autant plus de mal à la comprendre que je ne suis pas du tout attirée par la culture africaine. Où est sa limite ? Comment supporte-t-elle ça ? Immergée dans une culture complètement différente, être considérée par sa belle-famille comme un porte-monnaie ambulant, changer de religion du jour au lendemain, subir sans cesse de nouvelles épreuves avec de moins en moins de soutient de l’homme aimé. Et c’est là que j’ai été accrochée pour de bon. Je voulais savoir qu’elle était sa limite. J’ai imaginé plusieurs fins, que je n’aurai même pas envisagées au début. Mon état d’esprit a évolué au fur et à mesure de ma lecture. Je me suis laissée convaincre que cette vie n’est pas si mal. Comme elle, j’ai souhaité me débarrasser de la première épouse.


J’ai été contente de la fin. (spoiler) La réalité reprend le dessus. C’est un seau d’eau froide. Le retour en France n’est pas facile. Les gens semblent différents là-bas. Les sentiments aussi. Chacun retourne à sa vie après ces désillusions. On fait un trait sur cette aventure, … Pas tout à fait. Mon passage préféré arrive. La lettre de la première femme. On découvre alors les vrais sentiments de cette première épouse, trompée, humiliée, … Ce qu’elle pense à chaque étape de l’histoire, ses peurs, ses envies, sa colère, sa haine pour cette blanche … Et le travail qu’elle a fait sur elle pour pardonner. Et de tout ça, il reste l’amitié entre ces deux femmes.

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