Critique: Le vrai prix de Marie
Le vrai prix de Marie
de Jean-Pierre Grotti
4ème de couverture :
Valérie Colin Vasseur, riche épouse d’un grand entrepreneur de travaux publics a parié qu’une année lui suffirait pour transformer sa nouvelle domestique, la douce et naïve Marie, en femme docile prête à assouvir tous les désirs de ses maîtres. Gagnera-t-elle son pari ?
Manipulation, mensonges... Le château, Valérie la belle et redoutable reine, Marie la petite servante, Jacques l’homme de main fidèle et mystérieux composent le décor et les personnages de ce conte haletant et ombreux.
Comme dans la vie réelle, tout semble joué d’avance à moins que l’amour, tel un rempart, ne se dresse face à la machiavélique Valérie. Dès lors, qui peut dire quel sera le vrai prix de Marie ?
Déjà paru sous le titre Marie, le corps sans le cœur, ce roman psychologique se lit avec la même avidité qu’un thriller et permet de découvrir une nouvelle facette du talentueux Jean-Pierre Grotti.
Genre : Psychologique, Contemporain.
Mon avis:
De tous les livres que j'ai reçus jusqu'ici avec la masse critique, celui-ci est mon préféré.
L'intrigue est vraiment bien menée. Une fois commencé, on ne peut s'empêcher de vouloir savoir la suite. Ce livre se lit très facilement. On alterne entre les différents point de vues, découvrant petit à petit ce piège psychologique.
Mes premières questions : comment cela va se terminer ? Est-ce le bien qui domine ? Ou, plus réaliste, le mal ? Un mixe des deux peut-être ?
Le piège est très bien monté. Marie, l'héroïne, n'a pratiquement aucune chance. Toutes les circonstances sont contre elle. Sans amis, sans échappatoire, avec une famille à charge, une routine usante, ne sachant rien de ce qui se prépare, contrairement à nous. Ce plan est diabolique. Si un seul de ces éléments était différent, l'histoire aurait pu être toute autre. J'ai attendu, espéré, le moment où tout serait découvert, si ce moment devait arriver ! (Mais je ne vous dirai rien…)
Je me suis demandé quelle serait ma propre réaction dans son cas. C'est très difficile d'y répondre. J'ai beaucoup pensé au spectacle « les hommes viennent de Mars, les femmes de Vénus ». Pour moi, tous ces problèmes viennent de son couple. Elle a arrêté de communiquer avec son mari et la situation s'est enlisée. Lorsqu'elle a eu besoin de se confier, il n'y avait plus personne pour l'écouter. le cercle vicieux a commencé.
Je me suis facilement identifiée à Marie. J'ai vécu ses cas de conscience comme elle. Son questionnement intérieur est très intéressant. Elle réfléchit à ce qu'elle attend de la vie, quelles sont ses priorités. On la sent parfois prête à tout plaquer pour vivre autre chose. Mais est-ce possible. Son idéal n'est-il pas juste le souvenir d'un passé rassurant. La réalité n'est pas toujours comme elle s'en souvient. Et l'herbe n'est pas toujours plus verte à côté. Les scènes de sexe, pourtant très brèves sur le papier, étaient très percutantes. En quelques mots tout est dit. Pas besoin de détails « croustillants » comme dans certains livres à la mode.
En bref, je ne regrette pas du tout cette lecture. Je suis même très agréablement surprise.
014
Critique: Pourvu qu'elle soit rousse
Pourvu qu’elle soit rousse
de Stéphane Rose
4ème de couverture :
C’est l’histoire d’un homme qui aime les rousses. Petite ou grande, svelte ou dodue, jeune ou moins jeune, peu lui importe… pourvu qu’elle soit rousse. Inscrit sur Meetic où il discute avant de faire l’amour avec des rousses sans aucun autre critère de sélection que la couleur de leurs cheveux, il n’est pourtant jamais rassasié de leurs charmes. Qui se cache derrière ce collectionneur de rousses ? Obsédé sexuel monomaniaque ? Dom Juan du site de rencontre ? Entomologiste de la femme rousse ? Le sait-il seulement lui-même ? Son parcours initiatique dans les arcanes de la rousseur le lui dira. A la croisée du roman obsessionnel, du carnet de route pornographique et du road-movie introspectif, Pourvu qu’elle soit rousse se veut avant tout un éloge féministe de la différence et de la singularité.
Genre : Erotisme
Mon avis:
Merci à Babelio et la Musardine pour ce troisième livre proposé en « masse critique ».
Que dire ?
Ce livre est une analyse des rousses d'un point de vue très subjectif. de (trop) nombreuses citations parsèment le texte. Psychologue, romancier, poète, … Tout ce qui parle des rousses semble bon à prendre pour étayer les théories de l'auteur. Je n'ai pas toujours tout compris et pour être honnête, je n'ai pas souhaité relire les passages en question.
Ce sont les passages plus terre à terre qui m'ont le plus amusée, les correspondances sur Meetic, les scènes de sexe, la description des différents personnages et leurs relations, …
Pour ce qui est de tous les clichés sur les rousses (tempérament, odeur, caractère, …) je ne sais pas trop bien quoi en penser. Une personne ne se limite pas à son physique mais n'étant pas rousse, je ne me suis pas braquée. Je ne sais pas si les rousses ont une odeur particulière ou sont prédestinées à avoir un « caractère spéciale ». J'aimerais avoir l'avis de vrai rousses sur ce livre.
En résumé, je me suis ennuyée 40% du temps. Je m'attendais peut être à autre chose. Plus d'histoire, moins de blabla.
J'aime beaucoup la couverture de cette édition. Je n'ai tout de même pas pu m'empêcher de la cacher dans le train. Je n'assume pas complètement mes lectures ! ;-)
013
Critique: Deuxième femme
Deuxième femme
de Caroline Pochon
4ème de couverture :
Hortense débarque au Fespaco, le festival de cinéma de Ouagadougou. C’est la première fois qu’elle vient en Afrique. Elle a le coup de foudre pour Seydou, ’le poète de Keur Massar’. Coup de foudre réciproque. Il l’invite dans son village près de la mer, au Sénégal. Là-bas, elle découvrira la véritable Afrique, pas celle des cartes postales. Il lui demande de devenir sa femme. Sa deuxième femme. Car Seydou est déjà marié. Très amoureuse, Hortense accepte. Elle va être initiée à la vie de deuxième femme au Sénégal, et perdre ses repères. Peu à peu, le sel de la mer rongera ses espoirs les plus fous...
Journal intime d’une passion africaine vécue jusqu’au bout, Deuxième femme met en jeu les limites psychologiques, les frontières culturelles, la spiritualité aussi bien que la sensualité. Le scandale y renoue avec l’amour fou. La complexité des relations Nord/Sud s’y déploie à travers une histoire où le romantisme couche avec la cruauté.
Genre : Littérature française
Mon avis:
Merci à Babelio pour ce livre que j’ai reçu grâce à la masse critique.
Ce roman est écrit sous la forme du journal intime d'Hortense, jeune française passionnée par l’Afrique. Après une déception amoureuse et une dépression, elle décide de quitter sa ville et s’envole pour Ouagadougou. Là-bas elle rencontre le poète de Keur Massar. Ils tombent éperdument amoureux l’un de l’autre. Petit problème, il est déjà marié… Elle accepte l’inacceptable. Devenir la seconde épouse.
Les premières pages m’ont paru un peu bizarres. Quelque chose me gênait. Le texte est écrit comme on pense. Les verbes, lorsqu’il y en a, sont conjugués au présent. Ce sont souvent des suites d’idées, d’adjectifs qui donnent une sensation, une impression. Il m’a fallu un peu de temps pour m’habituée. Cette technique donne aux descriptions un côté personnel. Cette suite de mots fait apparaitre des images qui sont différentes pour chacun. On sent l’ambiance africaine. On sent aussi l’instabilité de la narratrice.
J’ai essayé de me mettre à la place de l’héroïne. Pas facile. A chaque obstacle, je me dis qu’elle va renoncer, faire marche arrière. Moi-même j’aurai déjà craqué depuis longtemps. Et non, elle respire un bon coup et se lance un peu plus loin dans cette histoire. J’ai eu d’autant plus de mal à la comprendre que je ne suis pas du tout attirée par la culture africaine. Où est sa limite ? Comment supporte-t-elle ça ? Immergée dans une culture complètement différente, être considérée par sa belle-famille comme un porte-monnaie ambulant, changer de religion du jour au lendemain, subir sans cesse de nouvelles épreuves avec de moins en moins de soutient de l’homme aimé. Et c’est là que j’ai été accrochée pour de bon. Je voulais savoir qu’elle était sa limite. J’ai imaginé plusieurs fins, que je n’aurai même pas envisagées au début. Mon état d’esprit a évolué au fur et à mesure de ma lecture. Je me suis laissée convaincre que cette vie n’est pas si mal. Comme elle, j’ai souhaité me débarrasser de la première épouse.
J’ai été contente de la fin. (spoiler) La réalité reprend le dessus. C’est un seau d’eau froide. Le retour en France n’est pas facile. Les gens semblent différents là-bas. Les sentiments aussi. Chacun retourne à sa vie après ces désillusions. On fait un trait sur cette aventure, … Pas tout à fait. Mon passage préféré arrive. La lettre de la première femme. On découvre alors les vrais sentiments de cette première épouse, trompée, humiliée, … Ce qu’elle pense à chaque étape de l’histoire, ses peurs, ses envies, sa colère, sa haine pour cette blanche … Et le travail qu’elle a fait sur elle pour pardonner. Et de tout ça, il reste l’amitié entre ces deux femmes.
011